Le Shiatsu à Rennes - Mémoire de fin d'étude - Partie 2
Retrouvez ci dessous une partie du mémoire de fin d'étude de Laurence Lemarchand qui officie dans la région de Rennes en Shiatsu, au sein de Un Temps Pour Soi.
Expérience de l'animation d'un atelier de relaxation :
Dans le cadre d'ateliers de relaxation destinés à des enfants de primaire, j'ai abordé la notion de toucher à travers des exercices inspirés de l'ouvrage de Aline Despeisse-Lainé. Les massages pratiqués par les enfants sur leurs camarades étaient basiques, dans l'esprit du shiatsu : massage des pieds, massage du dos en reprenant la symbolique de l'arbre, auto-massage de quelques points importants des membres, du tronc et de la tête. Filles et garçons, l'adhésion a été totale : le massage est réellement apparu comme leur activité préférée parmi les autres activités proposées (respiration, visualisation…). Ils m'ont semblé à l'aise dans la relation touchant-touché, ils l'ont confirmé verbalement et ont souhaité pour certains en faire profiter leur famille. La seule réticence à noter concerne la mixité fille/garçon. Les aléas du nombre de participants ont fait que plusieurs fois, des binômes mixtes ont été constitués.
Dans le cadre d'un massage de dos assis, tout semblait s'être bien passé. Mais à l'issue de la séance, Alice (8 ans) a dit qu'elle n'aimait pas les massages et qu'elle ne souhaitait pas continuer à venir à l'atelier. Connaissant la petite fille, j'ai été étonnée car je l'avais reçue pour un shiatsu et elle était enchantée. De nature bavarde et expansive, elle n'avait pourtant pas osé exprimer sa gêne d'être en binôme avec un petit garçon avec lequel elle s'entend par ailleurs très bien.
Une autre fois, une chaîne de massage a été proposé à un groupe d'enfants de 10 ans : chacun s'occupait du dos de son camarade de devant, impliquant qu'un garçon reçoive le massage d'une fille. Ils ont commencé par faire la grimace, puis Nolan a dit : « ok, je vais ouvrir mes portes de ciel ». Il s'est réapproprié immédiatement ce geste que nous venions de leurs proposer et il a porté ses mains à son front pour s'aider à surmonter son appréhension. Cela a décidé Lisa à accepter le massage de Nolan, d'autant plus facilement qu'il y avait une notion de massage de groupe et non pas de massage de deux individus isolés.
Ces ateliers m'ont permis de vérifier plusieurs notions développées précédemment : les enfants ont un très fort besoin de toucher et d'être touchés, les comportements face au toucher sont très différents d'une famille à l'autre, la mixité est une barrière déjà à 6 ans. Intégrée au groupe, j'ai été surprise par la justesse du touché d'un enfant sur mon propre dos.
- Encore et toujours un outil de bien être et de thérapie
L'utilisation thérapeutique des mains via le toucher apparaît comme un acte humain universel. Non seulement le toucher est accessible à tous mais en plus il ne nécessite ni frais, ni ordonnance. C'est un agent thérapeutique plus humain qu'un médicament.
- L' histoire des médecines manuelles démontre l'importance des thérapies manuelles
En occident,
La médecine manuelle est pratiquée depuis la nuit des temps par les hommes, les premières fresques découvertes remontent à la haute Egypte, notamment avec celle retrouvée dans la tombe du pharaon Ramsès II (environ 1298 à 1235 avant J.C), représentant un praticien qui traite le coude d’un malade.
En Grèce, Hippocrate de Cos, considéré comme le plus grand médecin de l'Antiquité (v. 460 - v. 377 av. J.-C.), décrit dans son « Traité sur les articulations » des manœuvres de réductions articulaires. Manœuvres qu’il semble apprécier particulièrement puisqu’il écrit :

« L’art de la thérapeutique manuelle est ancien. Je tiens en haute estime ceux qui, génération après génération, me succéderaient et dont tous les travaux contribueront au développement de l’art naturel de guérir. » (complément en annexe 1).
Le Moyen-âge marque une période de régression dans pratiquement tous les domaines. Au Quatrième Concile du Latran, en 1215, chirurgie et thérapeutiques manuelles furent reléguées aux barbiers et aux rebouteux.
Heureusement, certains d’entre eux perpétueront l’usage de techniques manipulatives. C’est le cas d’Ambroise Paré (1509-1590) barbier chirurgien français qui est porteur du titre de père de la chirurgie moderne. Il est l’inventeur de nombreux instruments et met au point la ligature des artères. Il pratiquait couramment les manipulations. Les Anglais et leurs « bonesetters », équivalents de nos rebouteux, furent à l'origine de la création de l'ostéopathie lors de leur émigration aux Etats-Unis.
En Orient,
L'histoire du Amma, massage traditionnel japonais remonte à 5 000 ans, au début de la philosophie médicale chinoise, dans les régions nord de la Chine.
Amma trouve son origine dans la médecine traditionnelle chinoise. A l'origine, il fut développé dans la région du Nord de la Chine. Les habitants de cette région utilisaient l'acupuncture, la moxibustion et anmo, qui est une méthode manuelle, de guérison . Après des années de pratique et d'expérience du massage, de l’acupuncture, et des moxa, les Chinois arrivèrent à identifier les points sur le corps où de tels traitements produisaient des effets maximum. Finalement, ces points appelés Tsubo ou points acupuncture, ont été regroupés avec les 14 méridiens principaux appelés aussi chaînes d'énergie. Aujourd'hui, nous connaissons ce système de méridiens et de points d'acupunctures comme l'anatomie énergétique de la médecine traditionnelle chinoise.
La plupart des documents sont d'accord pour dire que pendant 1 000 ans, amma devint un style de massage hautement qualifié comportant des techniques complexes qui incluent une myriade de pressions, percussions, étirements et des manipulations profondes avec les pouces, les doigts, les bras, les coudes, et les genoux pour stimuler les points le long des 14 principaux méridiens du corps.
Les deux caractères chinois que l'on prononce anmo signifient "calmer par le toucher". Les Japonais utilisent ces deux caractères de la même manière : amma, qui est lui-même prononcé anma. Le amma japonais est à la base de toutes formes de massage par acupression incluant les formes modernes du Shiatsu.
Au début du 20ème siècle, le Japonais Tokujiro Namikoshi (1905-2000) a été à l'origine de la création du Shiatsu moderne, issu de ce massage traditionnel japonais Anma.
Il a développé sa technique dès l'âge de sept ans alors qu'il tentait de soulager les malaises de sa mère souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Il a constaté qu'elle se sentait mieux lorsqu'il usait de pressions avec ses pouces au lieu d'effleurements et de massages. Les maux de sa mère ont finalement disparu et elle a vécu en bonne santé jusqu'à l'âge de 88 ans.
Namikoshi a mis l'accent sur la physiologie et l'anatomie et délaissé la fonction des méridiens, pour rendre le Shiatsu plus accessible au mode de pensée occidental.
Quelques années plus tard, Shizuto Masunaga, élève de Namikoshi, a réintroduit dans la pratique du Shiatsu la théorie de la Médecine Traditionnelle Chinoise, MTC (Cinq Eléments, Yin et Yang, Méridiens)
- Etude : réduction du stress et de l'anxiété par le toucher (annexe 2)
Cette étude réalisée au Royaume-Unis démontre qu'être touché améliore la qualité de vie, surtout celle des individus anxieux, stressés ou dépressifs.
Instinctivement, la main se porte sur la partie du corps qui ressent une tension ou une douleur. Cela ne soigne pas mais cela soulage. De tout temps, la main s'est faite instrument de thérapie, de soulagement ou de bien-être. La main d'un parent sur son enfant, la main du magnétiseur ou du rebouteux, celle de l'ostéopathe ou du praticien en massage californien. La liste est longue de toutes ces techniques et il n'y a aucun intérêt ici de les développer. Il est à noter que les différentes médecines orientales qui utilisent uniquement le toucher que sont la technique de digipuncture, le Do-in et le Shiatsu font de plus en plus d’adeptes actuellement.
La suite de ce mémoire sera bientôt publiée!